J'halète dangereusement, je sue a grosses gouttes, j'ai l'impression qu'a chaque nouvelle bouffée d'oxygene mon coeur explose, que mes poumons se remplissent de limaille mais je dois continuer a courir...
Mes jambes frêles me font souffrir, elle me brulent, je ne peux pas m'arrêter, ils sont derrière moi. Ma barbe me gêne dans ma course, je lâche mon sac et mes pelles pour gagner de la vitesse, ma fortune réduite a néant par ses idiots...
Je reprends du poil de la bête et accélère un peu. Ils vont me rattraper, c'est sur, je ne peux rien faire pour l'éviter...
Ils ne prennent même pas le temps de détrousser les gens, c'est après moi qu'ils en ont. Forcement... Défier Vil Smisse, vouloir détruire les Roublards, qu'est ce qui m'a prit..? C'est pas du courage, c'est de la sénilité a ce niveau la... J'en peux plus, j'enchaine les virages dans la forêt, je ne risque pas de les semer sur leur terrain, je risque même de me perdre. Je souffre nom d'un chien!
Une clairière peuplée de milimulous s'ouvre a moi après un dernier abraknyde, j'y apercois l'arche salutaire, un zaap.
J'y fonce tout en déliant ma bourse pour payer le voyage, quelle ironie, devoir prendre le temps de payer alors que je suis aux portes de la mort. Ma vision est brouillée, je fais tomber mes précieuses pieces, j'en ramasse deux tout en courant j'arrive aux porche.
Je ne sais pas pourquoi mais je le fais, je me retourne et fais face a mes adversaires, si près du zaap que mon dos brouille sa surface. Je les vois s'arrêter aux aussi, surpris. L'un d'eux ne se laisse pas décontenancer et avance vers moi.
Il retire sa capuche, laissant apparaître un visage fin, mauvais et presque diabolique, des cicatrices lui parcourent les joues et ses tatouages à l'hémoglobine me glacent le sang. Ses cheveux noués en une petite queue de cheval dansent au rythme de ses pas.
Sans un mot il se transpose avec mon Bwak de compagnie, se retrouvant directement en face de moi. Toujours sans broncher et avec un sourire cruel il me punit. Je souffre horriblement, hurle, sens mes os craquer, mes forces s'épuisent, il voit que je ne vais plus tenir très longtemps à ce régime mais souhaite me garder en vie. Un geste a l'un de ses amis encapuchonnés et une baguette effectue trois mouvements, je souffre toujours autant mais ma force vitale est de retour.
Une deuxième punition, j'agonise, ma souffrance est telle que je n'en ai jamais connue, s'en est trop, je voudrais mourir. Le sacrieur me regarde d'un air amusé et prononce les derniers mots dont je me souvienne.
« A tes ordres le vieux. »
Il esquisse un geste et un assaut magistral me fonce dessus, impossible a éviter avec une telle vitesse, je me protège comme je peux malgré mes os brisés. Je sens l'onde de puissance avant même l'impact, le choc est d'une violence extrême, mes os, ceux encore entiers du moins, vibrent de tout leur long, mes chairs se déchirent et l'onde de choc me projette dans le zaap.
Cette fois ça semble fini, finalement mort en héros, Aerophyle sera peut-être nommé par Acidrik qui sait, je suis presque fier de cette mort inutile...
Hehe, première et dernière fois que je fraude le zaap en quelque sorte... Je me sens flotter. Il fait noir. Je ne sens plus mon corps, je flotte juste. Une pale lumière bleutée a ma droite. J'y pense et elle se rapproche de moi, a moins que ce ne soit moi qui m'y dirige, peu importe.
La lumière est toujours plus proche mais n'éclaire rien, a la manière d'une torche fatiguée. Je m'en approche encore. La pale lueur émane d'une pierre d'âme. Je regarde a l'intérieur et aperçoit mon reflet.
Je suis bien mal en point, couvert de sang comme je suis. Je m'amuse avec ce reflet légèrement déformé par les aspérités de la pierre. Si c'est ça la mort je risque de m'ennuyer.
Je m'asseois dans le vide pour tripoter encore un peu la pierre quand soudainement mes souffrances reviennent, je me tords de douleur, ne suis-je donc pas mort? Un dernier cri de douleur et puis plus rien. Plus aucune sensation désagreable, je me sentirais presque heureux. Je garde mes yeux férmés, de peur que la douleur ne revienne.
Au bout d'une heure, peut-etre plus j'entends un souffle apaisant pres de moi, j'ouvre un oeil et observe avec stupeur une silhouette féminine se pencher sur moi. Elle m'embrasse et une douleur agréable m'envahit.
« Bonjour Aerophyle, tu as beaucoup souffert, pas assez cela dit, ta vie a été assez pitoyable tu sais..? Je t'offre une seconde vie, sous ma protection, tu n'auras plus a craindre la douleur. Tu devras en vivre, tu devras t'en abreuver, mais a nouvelle vie, nouveau monde et nouveau horizons. Tu te nommes dorénavant Kyrios. Et voici tes compagnons que tu accompagneras durant ta nouvelle vie. Au revoir disciple Sacrieur, fais tes preuves, prouves-moi ta valeur, deviens fort. »
A ces mots la silhouette ailée disparaît, laissant apparaître une pierre d'âme, pure cette fois ci, elle est presque vierge, j'y aperçois des ames tout aussi perdues que la mienne, je m'y penche pour mieux voir et me voilà aspiré.
Je tombe dans ce microcosme, au fur et a mesure de ma chute la pierre s'agrandit, un monde se crée et s'etale sous mes yeux, je vois un nombre impressionnant d'ames vierges et avides, j'en fais partie. Je vois mes fameux compagnons sur le coté. Chacun a ses idéaux, chacun a ses espoirs, nous avons tous la meme envie, renaitre. Kyrios c'est ca? Soit, que Kyrios vive!
[Rp un peu simpliste, je me suis quand meme amusé a le faire, tout de meme original je pense pour une impro d'une demie heure :p . Bref
]